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Le taureau d'Avrigney

Le taureau d'Avrigney

Le Taureau d'Avrigney a été découvert en 1756 par Jean Chevalier dans un champ où avaient été signalés des restes de fondations, des tuiles et de la monnaie romaine. Il a été acquis par le cardinal Choiseul, archevêque de Besançon de 1754 à 1774, puis transmis par des legs successifs au vicomte Ferdinand Chifflet. Il fut ensuite acheté par la ville de Besançon en 1873 et exposé dans son musée des beaux-arts.

 

Daté du 1er siècle après J-C par Emile Espérandieu, le taureau d'Avrigney reflète les tensions et l'acculturation qui accompagnent la romanisation dans le Nord-Est de la Gaule. Obéissant aux canons de l'art classique gréco-romain, cette statue pourrait en effet revendiquer sa place au sein du mouvement réaliste qui caractérise l'art romain du Ier siècle de notre ère. En revanche les trois cornes comme la rosette qui ornent le front de l'animal révèlent sa nature divine, issue du fond ancien des croyances indigènes.
Il est recensé dans les archives du musée d’archéologie nationale de Saint-Germain en Laye en 1862.

 

L'animal, jeune et vigoureux, est représenté debout, dans l'attitude du repos. Trois des quatre pattes sont brisées, seule subsiste la patte postérieure droite. Le taureau d'Avrigney se démarque des représentations plus courantes de taureaux tricornus tant par sa taille que par le traitement stylistique résolument réaliste qui le caractérise. La musculature comme l'abondance des fanons qui animent son poitrail renforcent l'impression de puissance qui s'en dégage. Le traitement de la tête a fait l'objet d'une attention particulière, les mèches qui recouvrent le front de l'animal sont soulignées avec soin et dessinent en son centre une rosette aux mèches orientées vers la droite. Cet attribut spécifique, ainsi que la troisième corne qui surmonte la tête du taureau, le placent cependant dans une toute autre sphère. On connaît aujourd'hui près d'une trentaine de représentations du taureau à trois cornes.

Une reproduction du taureau a été offerte à la commune par la ville de Besançon en 1993. Il trône dans la salle du conseil municipal.